La boxe internationale en 1958






  • 18 août : À Los Angeles, le boxeur américain Floyd Patterson conserve son titre de champion du monde des poids lourds, en battant son compatriote Roy Harris au 12e round.
  • 4 octobre : Le boxeur allemand « Bubi » Scholz devient champion du monde dans la catégorie des poids moyens, en battant le Français Charles Humez, par k.o. au 12e round.
  • 10 décembre : Le boxeur américain Archie Moore va au tapis quatre fois, mais reste champion du monde des lourds-légers en battant par k.o., au Forum de Montréal, le Canadien Yvon Durelle.




·       Champion olympique des poids moyens en 1952 à Helsinki, il est en 1956 le 1er champion olympique à devenir champion du monde des poids lourds (et le plus jeune puisqu'il n'a alors que 21 ans).
·       Après une série de défenses victorieuses de son titre, il est battu par le Suédois Ingemar Johansson en 19591. Il prend sa revanche l'année suivante2, victoire qu'il confirme lors de leur 3e affrontement en 19613. En 1962, il perd à nouveau son titre, cette fois face à Sonny Liston4. Il échouera ensuite à toutes ses tentatives de reconquête du titre poids lourds. Une défaite face à Muhammad Ali le convaincra à 37 ans de se retirer des rings5.
·       Il est l'inventeur du Gazelle Punch, uppercut dévastateur lancé avec une propulsion sur les jambes, souvent utilisé comme contre lors d'une esquive d'un coup de poing à la tête en se baissant et en pivotant ses jambes pour se positionner, et utiliser ses jambes pour se propulser en l'air et sortir ce coup de poing généralement dans le menton (comme un saut de gazelle). Lancé par le bas et d'une force fulgurante, puisque la vitesse du coup s'amplifie grâce à l'impulsion des jambes, ce coup est utilisé pour mettre KO, ou pour mettre un Panic Down à l'adversaire. Viser au menton secoue le cerveau et empêche l'adversaire de se relever dans la plupart des cas.
·       Il est aussi l'auteur en collaboration avec Bert Randolph Sugar de Basic boxing skills sous-titré A Step-By-Step Illustrated Introduction To The Sweet Science, un livre sur les bases techniques de la boxe, illustré de dessins et de photographies en noir et blanc.



·       Ingemar Johansson (Surnom : Ingo)

·       Boxeur doté d'une droite particulièrement redoutable, son principal atout sur le ring, il se retrouve en 1952 en finale olympique des lourds (JO d'Helsinki) mais est disqualifié pour manque de combativité. Sa carrière est cependant relancée quand il met KO, d'une droite foudroyante, l'américain Eddie Machen et devient ainsi un challenger crédible pour Floyd Patterson. Il devient champion du monde de boxe poids lourds en 1959 après avoir battu Patterson.
       Mais Ingemar est un noceur. Après son titre il mène la grande vie, grossit rapidement et collectionne les conquêtes féminines. Cette dispersion nuit à sa préparation et il est vaincu par Patterson en 1960 puis, dans une belle de toute beauté (au premier round les deux protagonistes vont successivement au tapis), en 1961.
·          Johansson est élu boxeur de l'année par Ring Magazine en 1958 et 1959.



Sugar Ray Robinson

Walker Smith Jr fréquente très tôt la salle du Crascent Atlhetic club d’Harlem où sa famille a migré. À 15 ans, il combat pour la première fois en amateur, dans la catégorie mouches, et ce malgré le refus de sa mère. Pour ce faire, il boxera sous le nom de « Ray Robinson » grâce à une licence que son manager, George Gainford, utilise alors que son titulaire vient d’abandonner les rings quelque temps auparavant.
Après un titre aux Golden Gloves en poids plumes, Sugar Ray, dont le palmarès porte à discussion (certains le créditent d’un palmarès amateur parfait alors que d’autres pensent qu’il a connu deux revers face à Billy Graham), effectue ses débuts professionnels au Madison Square Garden de New York le 4 octobre 194028 à la même affiche que le choc mondial des welters entre Henry Armstrong et Fritzie Zivic. Dès septembre 1941, Ray Robinson progresse si rapidement qu’il est déjà classé dans les plus sérieux prétendants à ce titre. Élu boxeur de l’année 1942, il enchaîne 32 nouvelles victoires (22 avant la limite) notamment sur deux ex-champions : Zivic29 et Angott ou sur l’espoir Marty Servo.
Jake LaMotta mit fin à son impressionnante série de victoires (40 en pro et 135 en amateur) le 5 février 194330.
Il devient champion du monde des poids welters le 20 décembre 1946. Il conserve son titre jusqu'en 1951. Il passe alors en poids moyens, catégorie dans laquelle il remporte le titre mondial dès le 14 février 1951 face à Jake LaMotta lors de la 13e reprise. Il perd son titre le 10 juillet 195131 puis le regagne dans la foulée le 12 septembre face à Randy Turpin32. Déjà élu boxeur de l'année en 1942, il est à nouveau désigné meilleur boxeur de l'année en 1951. Il conserve son titre en 1952, battant notamment Rocky Graziano sur KO dès la 3e reprise. Sugar Ray tente de remporter le titre mondial dans une troisième catégorie, les mi-lourds, mais il est battu le 25 juin 1952 par Joey Maxim, incapable de reprendre le combat à la 14e reprise. Il annonce ensuite sa retraite le 18 décembre 1952.
Il est de retour sur les rings à la fin de l'année 1954 et regagne le titre mondial des poids moyens le 9 décembre 1955. Il perd ce titre le 2 janvier 1957 face à Gene Fullmer, mais le regagne lors de la revanche le 1er mai 1957 sur un crochet du gauche à la cinquième reprise33. Il en va de même face à Carmen Basilio qui le bat le 23 septembre 1957 mais


perd le 25 mars 195834. Il perd ensuite son titre le 22 janvier 1960 face à Paul Pender35 et s'incline également lors de la revanche.
Ray entame ensuite la longue liste de ses combats en « trop ». Devant Fullmer en mars 1961, puis Giardello en juin 196336. Afin de résorber ses dettes fiscales, il boxe à travers l’Europe et les États-Unis, réduit tel son ombre, à combattre des espoirs ou « seconds couteaux » pour moins de 700 dollars… Il dispute son dernier combat le 10 novembre 196537. Sa carrière professionnelle s'étend ainsi du 4 octobre 1940 au 10 novembre 1965.
Ray tournera quelques films, puis ouvrira un night-club à Harlem, avant que le fisc le lui saisisse, et créera une fondation afin d’aider les jeunes déshérités. Il décède le 12 avril 1989 à Culver City près de Los Angeles, des suites de la maladie d’Alzheimer38.

Style et influences

Idéalement proportionné, Sugar Ray Robinson combinait puissance, vitesse et précision. Styliste à la pureté rarement égalée, il pouvait se transformer en redoutable frappeur. Jack Newfields analyse « Tout ce qu’on rêve d’avoir entre les cordes, Ray Robinson le détenait. L'aisance gestuelle, le délié du jeu de jambes, la fluidité et la précision des jabs, l’élégance dans ses déplacements, la foudre dans ses deux poings, le sens inné des esquives et la science des feintes, la vitesse d’exécution, et le geste juste au moment crucial. Tout un rêve ! ». Défensivement, Ray utilisait tout le ring grâce une fabuleuse mobilité. Son habileté à bloquer ou à éviter les coups aurait sans doute rendu jaloux l’immense Jack Johnson.
Jamais mis réellement hors combat avant la limite, ses quelques voyages au tapis (10: seuls Grispos, LaMotta, Levine, Bell, Villemain, Graziano, Giardello, Wilf Greaves à deux reprises et Archer lors de son ultime sortie réussirent cet exploit !) prouvèrent qu’il possédait également une grande capacité de récupération.
Souvent considéré comme le plus « parfait » combattant de l’histoire, sa boxe dépassait les notions de beauté et de magie. Même Mohamed Ali (qui était venu le supplier de devenir son manager avant son tournoi olympique de Rome, et qui lui servit bien plus tard (en mars 1965) occasionnellement de soigneur!) avoua : « Ray Robinson a été l’unique boxeur meilleur que moi de toute l’histoire. À une époque où ses adversaires potentiels étaient des vrais durs (Servo, Zale, LaMotta, Cerdan, Graziano, Fullmer, Basilio …), Ray transforma ce sport brutal en véritable art ».

 

 

Yvon Durelle (acadien)

 

Yvon Durelle, originaire de l’Acadie, fait ses premières armes dans le domaine de la boxe afin d’épater ses frères. Dès son premier combat, il se découvre un talent naturel qui le pousse à participer à des matchs de plus en plus importants.

Bientôt, les victoires se succèdent et lui permettent de se tailler une place dans le monde de la boxe. En 1958, il accède au championnat du monde où il espère détrôner le détenteur du titre tant convoité : Archie Moore. Malheureusement, l’arbitre concède la victoire à son adversaire, une décision encore controversée auprès de ses admirateurs.



À la suite de sa défaite, sa carrière bat de l’aile et il doit bientôt se résigner à prendre sa retraite. Il demeure toutefois une véritable idole pour tout le peuple acadien.
En 1948, sa carrière débute véritablement et il accumule les victoires, ce qui lui vaudra le surnom de « fighting fisherman ».
Après avoir récolté les honneurs lors du championnat des poids moyens, Yvon Durelle affronte des boxeurs de toute l’Amérique du Nord. Il se classe parmi les meilleurs au monde et on ne parle que de lui dans son Acadie natale.

Le 10 décembre 1958, il affronte Archie Moore pour le titre de champion du monde et sera vaincu. Même s’il continuera à livrer des combats par la suite, sa carrière ne connaîtra plus de moment fort. Toutefois, le souvenir de cette idole acadienne persiste encore chez les amateurs de sport acadiens.


















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