les "jeunes"


Modes de vie des jeunes

En France à la fin des années 50 le Golf Drouot devint le point de ralliement d'une "jeunesse turbulente" qui s'y pressait afin de profiter de l'électrophone du lieu et de découvrir ainsi les premiers disques de rock'n'roll directement importés des USA (Bill Haley & his Comets etc…). Sentant le vent la propriétaire accepta sur l'idée d'Henri Leproux de le transformer en club musical réservé aux jeunes.Il accueillit les premiers artistes de rock'n'roll français, dès la fin des années 50 Johnny Hallyday y fît ses premiers pas d'artiste suivit d'Eddy Mitchell et des Chaussettes noires etc…. La plupart des grands groupes français d'alors y naquirent. Le rock'n'roll en France avait trouvé son antre….

1960 voit d'un côté les purs et durs Rock et de l'autre les Yéyés qui , eux, tout en chantant rythmé ne remettent pas en cause l'ordre établi de la France gaullienne. Eddy Mitchell parle de "blousons noirs qui brûlent leurs dernières nuits avant de partir pour Alger, Algérie". Sinon les chansons parlent de filles, de voitures, de samedis soirs pour danser le twist.

Blousons noirs
Les blousons noirs sont une sous-culture juvénile apparue en France dans les années 1950 et qui a connu son apogée entre 1958 et 1961. Issue de l'influence américaine, connotée à un code vestimentaire particulier et au rock'n roll, elle a été la matrice originelle du mouvement yéyé et de quasiment toutes les modes adolescentes ultérieures. Des sous-cultures similaires ont fleuri au même moment dans d'autres pays d'Europe.

La culture « blouson noir » s'est cristallisée autour d'importations américaines qui ont été autant de chocs culturels :
  • Le film L'Équipée sauvage (The Wild One), sorti en 1953 aux États-Unis mais popularisé courant 1955 en Europe, où le personnage interprété par Marlon Brando révèle d'un coup une façon d'être qui fait époque : cuir noir, moto, machisme, volonté de choquer, esprit de gang, violence à la limite de la criminalité.
  • Un autre film, La Fureur de vivre (Rebel Without a Cause) arrive en 1956 en France et fait de James Dean une icône définitive. Il introduit l'idée importante que le comportement des (futurs) blousons noirs n'est pas seulement un choix délibéré mais procède d'une fatalité générationnelle et de l'incompréhension des adultes.
  • L'arrivée au même moment du rock'n roll (Bill Haley et Elvis Presley en premier lieu, puis Gene Vincent, Eddie Cochran etc.) ajoute le son à l'image. Mais c'est une chanteuse française a priori non associée au rock'n roll qui apporte en 1956 une énorme visibilité médiatique au phénomène en formation, Edith Piaf, avec la chanson L'Homme à la moto, indirectement inspirée par L'Équipée sauvage.
C'est durant l'été 1959 que l'appellation « blousons noirs » apparaît pour la première fois dans la presse, avec un article de France-Soir du 27 juillet 1959 relatant un affrontement entre bandes survenu au Square Saint-Lambert, dans le XVe arrondissement de Paris1. Cette désignation s'impose soudain comme synonyme de « jeunes voyous ». Les journaux se mettent alors à surenchérir en évoquant des bandes caractérisées par leur taille importante (il est question de groupes comptant jusqu'à une centaine de jeunes) et par leur violence. Les « blousons noirs » sont décrits comme des asociaux qui se battent à coups de chaînes de vélo (ou de moto), de coups de poing américains voire de couteaux à cran d'arrêt, qui cherchent la bagarre pour défendre leurs territoires urbains, particulièrement autour des portes de Paris, ou en faisant des descentes dans des bals ou des fêtes.
Peu après, les journalistes forgèrent le terme « blousons dorés » pour désigner les jeunes fils de la bourgeoisie qui se faisaient remarquer dans les faits divers, par opposition aux « blousons noirs » qui étaient plutôt issus de milieux populaires.
Cette campagne de presse, qui tourne à la psychose collective, aura pour principal effet de mettre en vogue le genre blouson noir. Autour de 1960, dans tout le pays et dans tous les milieux sociaux, les jeunes gens à la mode aiment à s'habiller de cuir (mais le véritable Perfecto est encore rarissime), portent de grosses chemises à carreaux, se coiffent en arrière avec au sommet du front une large boucle asymétrique souvent brillantinée (la célèbre « banane »). A défaut d'une véritable moto, luxe accessible seulement aux plus fortunés, on roule sur des cyclomoteurs qui en ont à peu près l'aspect, de préférence une Flandria ou une Paloma, une mobylette à la rigueur. La petite délinquance est répandue dans ce milieu, sans être généralisée. Mais afin de choquer, les blousons noirs (qui se nomment eux-mêmes « loulous ») affectent de jouer les durs et de parler des argots empruntés au monde des truands.
Ce milieu fournit la base sociale qui sera le marché initial du rock français. Il trouve ses héros en Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et spécialement Vince Taylor, avant que la vague yéyé ne relègue au second plan les blousons noirs, à partir de 1963.
  • Jean Monod, Les Barjots - Essai d'ethnologie des bandes de jeunes (Ed. Julliard, 1968)
  • Jean-Paul Bourre, Quand j'étais blouson noir - Issoire 1963-1964 (Ed. Scali, 2007)
Marcel Carné et les 400 coups de Truffaut…
La musique participe fortement à cette construction identitaire de la jeunesse. Avec Bill Haley apparaît une nouvelle musique, « fusion entre l’angoisse la musique des Noirs des États-Unis »… Ce premier rock sera au générique du film de Richard Brooks Graine de violence, mélodrame urbain qui conte les démêlés d’un professeur avec une bande de délinquants juvéniles. En France, les saphirs des “et juke-box vibrent sur les microsillons des vinyles au rythme des groupes de rock : les Chats sauvages, les Pirates, les Champions, les Pénitents, les Chaussettes noires, les Vautours de Créteil… et des nouvelles idoles : Elvis Presley, Vince Taylor, Dany Logan, Johnny Halliday, Dick Rivers, Eddy Mitchell…
Diffusée par les transistors (leur nombre passe de 260.000 en 1958 à 2.215.000 en 1961), cette musique électrifiée attire des masses importantes de jeunes vers les concerts.
On s’y rend sur sa “mobylette bleue” ou en voiture avec les copains et cela dégénère parfois… comme en novembre 1961, au Palais des sports de Paris. Quand Vince Taylor est ce fut le délire. Un reporter d’Europe-1 commente l’événement : « Avec les Chats sauvages, l’hystérie collective reprend ; les agents viennent de charger sur les côtés. C’est la débandade la plus complète… Une lance à incendie est braquée par un jeune Blouson noir qui arrose les caméras et la foule… »
·       Ce phénomène culturel, voire générationnel, dérange : on peut lire au mois d’août 1959 dans le Figaro : « … La lecture de “comics”… le goût du cinéma, de la télévision qui engendre la passivité, tout pousse le jeune vers le climat de la bande…
En 1958 et 1959, la “nouvelle vague” déferle sur le cinéma français avec entre autres deux films cultes : les Tricheurs de Marcel Carné et les 400 coups de Truffaut…
La musique participe fortement à cette construction identitaire de la jeunesse. Avec Rock-and-roll the clock de Bill Haley apparaît une nouvelle musique, « fusion entre l’angoisse adolescente et la musique des Noirs des États-Unis »… Ce premier rock sera au générique du film de Richard Brooks Graine de violence, mélodrame urbain qui conte les démêlés d’un professeur avec une bande de délinquants juvéniles. En France, les saphirs des “Teppaz” et juke-box vibrent sur les microsillons des vinyles au rythme des groupes de rock : les Chats sauvages, les Pirates, les Champions, les Pénitents, les Chaussettes noires, les Vautours de Créteil… et des nouvelles idoles : Elvis Presley, Vince Taylor, Dany Logan, Johnny Halliday, Dick Rivers, Eddy Mitchell…
Diffusée par les transistors (leur nombre passe de 260.000 en 1958 à 2.215.000 en 1961), cette musique électrifiée attire des masses importantes de jeunes vers les concerts.
On s’y rend sur sa “mobylette bleue” ou en voiture avec les copains et cela dégénère parfois… comme en novembre 1961, au Palais des sports de Paris. Quand Vince Taylor est apparu, ce fut le délire. Un reporter d’Europe-1 commente l’événement : « Avec les Chats sauvages, l’hystérie collective reprend ; les agents viennent de charger sur les côtés. C’est la débandade la plus complète… Une lance à incendie est braquée par un jeune Blouson noir qui arrose les caméras et la foule… »

Ce phénomène culturel, voire générationnel, dérange : on peut lire au mois d’août 1959 dans le Figaro : « … La lecture de “comics”… le goût du cinéma, de la télévision qui engendre la passivité, tout pousse le jeune vers le climat de la bande…
En 1958 et 1959, la “nouvelle vague” déferle sur le cinéma français avec entre autres deux films cultes : les Tricheurs de Marcel Carné et les 400 coups de Truffaut…
La musique participe fortement à cette construction identitaire de la jeunesse. Avec Rock-and-roll the clock de Bill Haley apparaît une nouvelle musique, « fusion entre l’angoisse adolescente et la musique des Noirs des États-Unis »… Ce premier rock sera au générique du film de Richard Brooks Graine de violence, mélodrame urbain qui conte les démêlés d’un professeur avec une bande de délinquants juvéniles. En France, les saphirs des “Teppaz” et juke-box vibrent sur les microsillons des vinyles au rythme des groupes de rock : les Chats sauvages, les Pirates, les Champions, les Pénitents, les Chaussettes noires, les Vautours de Créteil… et des nouvelles idoles : Elvis Presley, Vince Taylor, Dany Logan, Johnny Halliday, Dick Rivers, Eddy Mitchell…
Diffusée par les transistors (leur nombre passe de 260.000 en 1958 à 2.215.000 en 1961), cette musique électrifiée attire des masses importantes de jeunes vers les concerts.
On s’y rend sur sa “mobylette bleue” ou en voiture avec les copains et cela dégénère parfois… comme en novembre 1961, au Palais des sports de Paris. Quand Vince Taylor est apparu, ce fut le délire. Un reporter d’Europe-1 commente l’événement : « Avec les Chats sauvages, l’hystérie collective reprend ; les agents viennent de charger sur les côtés. C’est la débandade la plus complète… Une lance à incendie est braquée par un jeune Blouson noir qui arrose les caméras et la foule… »

Ce phénomène culturel, voire générationnel, dérange : on peut lire au mois d’août 1959 dans le Figaro : « … La lecture de “comics”… le goût du cinéma, de la télévision qui engendre la passivité, tout pousse le jeune vers le climat de la bande…

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