1960.
Les années 60 constituent une phase révolutionnaire dans l’histoire de
la création vestimentaire, qui voit l’essor d’une mode venue de la rue.
L’image de la femme apprêtée des années 50, aux formes très dessinées,
s’estompe au profit d’une silhouette plus plate, plus géométrique.
Jamais une époque n’aura autant matérialisé les changements
socioculturels au sein des tendances vestimentaires. La mode des années
60 fait en effet rimer progrès et contestation, l’heure est à la société
de consommation.
C’est
d’abord au sein de la jeunesse issue du baby boom que se forge une
nouvelle culture vestimentaire, largement inspirée du modèle
anglo-saxon. Des groupes imposent leur appartenance à un style bien
défini : les « yéyés », les « blousons noirs », les « mods » ou les « rockers » se font l’emblème d’une contre-culture qui s’affirme plus que jamais dans les apparences.
La
place des femmes dans la société a également changé : devenues actives,
elles recherchent des vêtements favorisant la liberté de mouvement.
Pour la ville, l’ensemble tailleur-jupe est toujours de rigueur, tandis
que la robe-sac lancée par Balenciaga en 1957 commence à s’imposer.
Progressivement, les jupes, qui se portent au-dessous du genou, vont se
raccourcir.
Le
pantalon n’est plus seulement l’apanage du sexe fort. Pour la femme,
Pierre Cardin propose des ensembles composés d'un pantalon ajusté
associé à une veste à col montant. Les jeunes filles commencent à
adopter le blue jean à la fin des années 60. La silhouette se rajeunit.
Au cours des années 60, le monokini a fait son apparition sur les plages, le deux-pièces étant encore réservé aux actrices et aux « pin up ».
Au
crépuscule des années 60, le mouvement hippie venu des Etats-Unis
importe en France un mode de vie qui s’imprime dans les silhouettes : la
tendance est au psychédélique, avec ses couleurs criardes, ses jeans « pattes d’éléphant » et ses vêtements fluides et amples.
Mode Saint-Laurent, robes transparentes, 1966